J’ai commencé à bloguer il y a plus de 10 ans, autant dire une éternité ! J’ai vu évoluer les blogs et les réseaux sociaux, malheureusement pas toujours dans le bon sens. Les choses ont tellement changées que je me suis vue affublée d’une petite déprime, que j’appellerai gentiment le blues du blogueur.

A mon époque ma bonne dame …

Quand j’ai commencé à bloguer sur Un bébé pour mes 30 ans (ancien nom de unbb3.0), c’était pour garder un souvenir de ma grossesse. A part combler mon manque de neurones du moment, je ne cherchais rien en ouvrant ce blog.

Article après article, compte après compte (de réseaux sociaux), j’ai commencé à me faire connaitre. Voyez vous, j’en était la première surprise ! Mais il semblait que mon ton, mes histoires et mon humour particulier plaisait ..

J’aimais raconter ma vie, partager mes bons plans, mes coups de coeurs et de gueule.

Des futures mamans, des mamans s’identifiaient à mon quotidien, à mes propos sans langue de bois. Il y avait des échanges, des partages. Et franchement, c’était sympa. Sans être dans un univers totalement édulcoré, l’ambiance et les discussions étaient en majorité plutôt bienveillants et, au pire, la communication possible.



Et puis vinrent les partenariats, les concouristes et les opportunistes

La première fois que j’ai été contacté par une marque, j’ai pas compris. Et puis j’ai regardé à droite, à gauche, chez les autres.

On en était au début des giveaway (comme on les nommait à l’époque) et des tests produits. Et j’ai vite pris le pli ! Déja, parce que ça me faisait super plaisir que mon travail soit reconnu. Ensuite, cela me permettait de gâter ma communauté; puis qu’à l’époque s’en était une.

Il y a ensuite eu les concours de blogs, les évènements, les ambassadrices … et les blogueurs ont eu le vent en poupe. Reportages télé, articles dans la presse, revenus mirobolants mis en avant. Cela à fait des envieux.

*J’y ai participé et je ne regrette rien ! C’était vraiment super, parce que nouveau, bon enfant, satisfaisant et lucratif (on ne va pas le nier)*

Se sont ouverts pleins de blogs orientés tests et concours, avec des autrices agressives qui n’hésitaient pas à harceler les marques pour avoir des cadeaux, fausses stats à la clé. Les concours se sont multipliés, emmenant avec eux des concouristes … des personnes se battant pour un stylo et t’inondant de mails pour un cake non reçu.

Les statistiques sont devenus l’arme ultime et les followers la clé du succès.

Et puis la professionnalisation

Des agences, des plateformes de mise en relation, des agents tout cours, le blogging s’est professionnalisé. Ce qui n’est pas un mal, loin de là. Mais il fallait tenir le rythme et ç’est très chronophage.

Répondre aux trop nombreux mails devenait fastidieux, écrire des articles devenait souvent une corvée, parce qu’il fallait tenir un planning … Et quand cela devient une contrainte et que le plaisir n’est plus au rendez-vous … c’est comme le sexe, on a plus envie.

Les lecteurs n’étaient plus au rendez-vous

Trop de blog, trop de concours, trop de tout. Les lecteurs de la première heure et ceux qui prenaient, avant ça, le temps de découvrir les blogs ne s’y retrouvaient plus. L’effet communauté est passé et les échanges sont devenus différents, moins chaleureux.

Et puis l’explosion de youtube et d’instagram n’a pas aidé ! Il a aussi fallut se mettre toujours plus en avant, toujours plus partager, toujours plus s’exposer. L’écrit est devenu presque obsolète, les commentaires ont commencé à se faire rare sur les blogs et on a même annoncé plusieurs fois leur mort prochaine.

Mais on est toujours là !

Bon ok, je me suis permise un loooongue pause. Parce que personnellement je n’allais pas, et puis j’ai changé, et puis j’ai eu des projets, donc forcément, je n’avais pas l’envie ni le temps de partager quoique ce soit.

Mais voilà, on est toujours là. Les Blogs ne sont pas morts, le noyau dur de lecteurs est toujours présent. Les communautés en son redevenus de vraies (ou presque) et les échanges dont de nouveau bienveillants (bon, je ne parle pas de twitter).

J’ai quand même toujours cette petite pointe de nostalgie, du temps ou je bloguais incognito. Du temps ou je me sentais libre de tout dire, ou il n’y avait aucune pression (mais peut-être est-ce moi qui me la met toute seule), du temps ou on se connaissait tous (ou presque).

Voilà, c’était mon petit blues du blogueur.