Il y a quelques mois tu as eu un + sur ton test de grossesse, un petit tas de cellules s’est développé dans ton utérus, un petit coeur à commencé à battre, ton ventre s’est arrondi …

Tu ne le vois pas encore, mais tu le sens, le ressens et tu peux déjà communiquer avec lui. Tu en prends soin en prenant soin de toi, parce qu’elle est précieuse cette petite vie. Il n’est pas encore dans tes bras, mais tu l’aimes déjà.

Tu es vue comme la sainte vierge portant son enfant et tu es un peu sacralisée, même si pas toujours ménagée. Tu viens de franchir une étape dans ta vie de femme, tu viens d’entrer dans un nouveau club: le Club des Mères.

La première règle du Club des Mères et de ne pas en parler. Non pas du club – parce qu’au contraire on est toujours fière de dire que l’on en fait partie – mais de la maternité.

Au club des mères tout va toujours bien, tout est toujours beau et simple. On aime nos enfants qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, on sacrifierait tout pour eux et on y laisserai même nos vies s’il le fallait. Après tout, on à l’instinct maternel.

Mais il y a une chose dont on parle rarement, de plus en plus sur les blogs, mais rarement dans la vraie vie : c’est le côté obscur de la Mère.

 

dark-vador-ta mère

 

Qui ne s’est pas demandé pendant sa grossesse si, finalement, elle n’avait pas faire une connerie ? Si ça n’allait pas changer trop de chose ? Si elle était vraiment prête ? Si finalement on ne pouvait pas revenir en arrière parce que faire sortir ce monstre de 47 cm (minimum) de son vagin « oh mon dieu non, ça ne va pas être possible ! » ?

La mère aime ses enfants, c’est un fait ; mais il lui a souvent fallu du temps et parfois de l’aide pour y arriver. Même si on aime notre bébé dès la première échographie, c’est un petit être à part entière et souvent différent de ce que l’on avait imaginé que l’on retrouve dans nos bras à la maternité.

On apprend à le découvrir, à répondre à ses nouveaux besoins. Il y a certaines choses que l’on pensait savoir faire, parce qu’on l’avait vu faire … mais non, ça ne marche pas comme ça.

Quand on se retrouve avec son nourrisson dans les bras la première fois, on est souvent autant perdue que lui. Et on n’ose pas demander de l’aide (ou on ne nous l’apporte pas) parce qu’on est censé savoir quoi faire, à cause de ce putain d’instinct maternel.

On apprend à décrypter leurs pleurs (et même après plusieurs mois on y arrive pas toujours), leur attitude, leurs gestes, leurs regards, leurs expressions … et effectivement, au bout de plusieurs mois à s’être occupé de lui, nuits et jours, on peut dire que l’on a acquis un certain instinct. Mais je n’appellerais pas ça un instinct maternel, mais PARENTAL ; et si tout le monde le faisait ça changerait bien des choses pour les mères.

Elles culpabiliseraient moins quand elles n’arrivent pas à faire cesser les pleurs de leur gnome, quand elles n’ont pas vu tout de suite qu’il était malade, qu’il avait faim, qu’il avait mal. Et soyons folles et rêvons, ça inciterait peut-être les pères à moins se reposer sur elles et à se sortir les doigts du cul pour s’occuper, eux aussi, de leurs gosses.

Parce que finalement, un mère c’est comme un père qui n’aurait pas eu d’autre choix que de s’occuper de son gnome quasi seul. Et oui. 

La mère aussi à envie de tranquillité, de temps pour elle, de sortir, d’interagir avec des adultes, de manger son repas en une fois, de glander devant la télévision avec une main dans la culotte. Elle a envie de spontanéité, de faire des trucs non planifiés, de prendre un bain au milieu de la journée … et pas à 22h, quand les gnomes sont au lit et qu’elle est, elle même, à moitié morte.

Les sons préférés de la mère ne sont pas les pleurs, les cris et les gémissements ; mais ceux qui sont dans sont mp3, posé sur l’étagère, recouvert de poussière.

Il arrive aussi que la mère ne supporte plus ses enfants, mais elle, elle ne peut pas claquer la porte et prendre l’air. Parce que :

1- Ils se retrouveraient seuls
2- Une mère ne ferait jamais ça voyons
3- Ça serait con qu’il leur arrive quelque chose, on à pas encore amorti les articles de puériculture.

Mais combien de fois je me suis imaginée lui faisant une prise de catch pour le faire taire, lui aplatissant la tête dans son assiette quand il ne veut pas manger ou lui arrachant les cheveux quand il me fout le bordel après deux heures de ménage.

Heureusement que la mère a du sang froid.

Mais ça aussi ça s’apprend, tout comme l’astuce aussi. Oui parce que la mère qui passe du côté obscur devient aussi, par la force des choses, fourbe.

Quelques exemples ? 

– Donner une compote pomme/pruneau au nain et attendre qu’il soit au lit pour bouffer son yaourt au chocolat;
– Manger/Gober la dernière glace en fourbe dans la cuisine;
– Passer trois heures sur l’ordinateur en leur demandant de se taire parce que « Maman travaille »;
– Les mettre à la sieste pour pouvoir regarder ses séries;
– Prétendre qu’il fait super moche ou qu’il va pleuvoir parce qu’on a pas envie d’aller au parc;
– Faire un détour de deux kilomètres pour ne pas passer devant le magasin de jouets;
– Être prise d’amnésie quand il te demande où est un jouet que tu as foutu à la poubelle;
– Lui dire que tu n’aimes pas les bisous pour qu’il vienne t’en faire plein
Je pense que j’en oublie des tonnes, mais ça va revenir et si tu en as d’autres, n’hésites pas.

Alors si tu as déjà eu envie de le faire voler, de prendre une valise et de partir en voyage seule. Si tu as déjà feinté pour le laisser plusieurs jours chez mamie, si tu en viens à rêver d’être séparée pour ne l’avoir qu’une semaine sur deux, si tu rêves qu’un magasin « Troc Gnomes » ouvre ses porte … alors tu es tout à fait normale.

Si tu es déjà passée à l’acte, va consulter, s’il te plait.

Bon malgré tout ça, je vais le redire quand même : j’adore lui dire  « Mini BN, je suis ta mère et je t’aime ».

Heureusement qu’ils sont mignons, comme les chats …
Happy End