Le D Day : un bébé est arrivé 
Voici mon récit, écrit au jour le jour, dès le 1er Juillet, jour d’une écho de contrôle …

Le 01 juillet 2010

Visite de contrôle de poids chez le gynéco avec ma Belle Sœur. Je suis à l’aise, pour moi tout va bien.
Puis commence l’écho et là PAF ! Zoé n’a pas pris un gramme depuis 2 semaines… 
Je suis un peu triste, je ne m’attendais pas à ça. Le gynéco fait plusieurs mesures, mais rien n’y fait, elle n’a pas grossi et a carrément perdu du poids… Il y a une cassure dans le courbe.
Je retourne à son bureau, penaude, et là il me dit qu’il va falloir déclencher l’accouchement. 
Je craque, je ne m’y attendais pas, pas aussi tôt. Après quelques larmes, il me rassure, il pense faire une césarienne car mon bassin n’est vraiment pas grand. Il m’explique tout, et contacte la maternité pour leur annoncer mon arrivée.
Je vais chez moi avec ma BS récupérer ma valise. J’appelle P., qui est très serein et content de savoir que sa fille arrive demain ! Puis j’appelle mes sœurs, ma mère, mes BS… On arrive ensuite à la maternité, P. nous y rejoint. Puis ils me font un monitoring. La SF est super sympa et me pose le cathéter sur ma main (aïe la piqure !!!) et le gynéco de garde me dit qu’ils vont quand même essayer un accouchement VB vu que c’est un premier accouchement et que mon bassin n’a pas encore fait ses preuves.
Je ne sais pas trop quoi penser, dire, je me dis que ce sont eux les professionnels, alors je les suis.
Puis, on me dit d’aller dans ma chambre (j’ai pu en avoir une individuelle !) P. reste avec moi quelques minutes et rentre à la maison. Ce qui est étrange c’est que je ne panique pas. Je suis curieuse de vivre ce moment, cet accouchement. L’appréhension viendra petit à petit… 
Je me couche sans avoir vraiment sommeil après avoir bu un potage sans sel (berk !). Je ne dors pas vraiment, je réfléchis à l’accouchement, à Zoé, P., nous 3.


Le 02 juillet 2010.

Il est 6h27, je n’arrive plus à dormir. Et ça a commencé dès 4h du matin. Je n’ai pas réussi à trouver de position confortable. Le ventre et mon dos me tiraillent. J’appelle P., il a rêvé que le déclenchement n’a pas marché (rêve prémonitoire…) puis je le laisse, il doit aller travailler, et il doit encore un peu dormir. Il me rejoindra après manger.
Quelqu’un toque à la porte : il faut que j’aille prendre ma douche, car je vais devoir aller en salle d’accouchement. Là, je commence un peu à stresser.
7h24 : je reviens de la douche, j’attends qu’on vienne me chercher…
Il est environ 08h30. Un sage femme vient me chercher. Je me suis un peu endormie, du coup je dois avoir une drôle de tête ! Il s’appelle Wilfried. Il va s’occuper de moi aujourd’hui…
Il m’emmène dans la salle d’accouchement. Au moment de m’installer, il tire sur les câbles et patatra, le monitoring tombe parterre ! Mais rien de grave, tout le monde va bien, même l’appareil !
Il cale le siège, je m’installe. Il met en route le monito et l’appareil qui surveille la tension. Il m’explique comment nous allons faire pour déclencher l’accouchement. Il va examiner mon col. Suivant son état, il va lui attribuer une « note ». Si elle est bonne : on déclenche dès ce matin avec la perfusion, donc Zoé arriverait aujourd’hui. 
Si ce n’est pas le cas, il me mettra un gel dans le vagin et il faudra attendre 12h (si mes souvenirs sont bons) pour pouvoir déclencher avec la perfusion. Dans ce cas-ci, elle arriverait le lendemain.
J’aimerai bien qu’il aie une bonne note, car j’ai hâte de voir Zoé ! Il vérifie le col, va voir le gynéco de garde qui s’appelle Hervé et ça y est décision prise : on me déclenche le travail avec perfusion, c’est parti pour les contractions. Il est un peu plus de 9h00. 
Il me la pose puis je troc mes habits pour leur tunique. Je n’ai qu’une manche sur deux, vu que mon bras gauche est pris par la perfusion ! Tant pis, ce sera plus pratique pour le peau à peau me précise Wilfried.
Et là, patience. Toutes les 10 à 15 minutes, le sage femme augmente la dose d’ocytocine. Au départ ça tiraille un peu, rien de bien méchant. Puis au bout de 2 à 3 heures, ça devient assez douloureux, surtout au bas du dos. Je sens arriver les contractions et je les vois bien, mon ventre se contracte et remonte, ça fait bizarre ! Mais pour le moment, je gère (et dire que je n’ai pas pu assister à la préparation à l’accouchement !) je respire comme je peux.
J’aimerais tenter l’aventure sans péridurale, mais on verra bien. Entre temps, je reçois des SMS de la famille, Magali du forum et P. m’appelle de temps en temps. ça y est, il a pu récupérer la poussette. OUF !
C’est un peu dur d’être seule à ce moment là, mais Zoé est là, et l’équipe est rassurante.
Vers 12h00, après plusieurs vérifications, Wilfried me dit que le col n’est ouvert qu’à 2 doigts et demi. C’est peu. Il faut percer la poche des eaux pour que la tête de Zoé appuie sur mon col et cela pourrait accélérer sa dilatation. Il me propose alors la péridurale.
J’hésite, je ne sais pas trop quoi faire. Il me laisse réfléchir et revient avec un autre gynéco de garde, qui m’explique que cela risque d’être douloureux. Qu’il ne m’oblige à rien, mais il veut que j’en sois consciente. Puis, ils repartent, et là, je réfléchis et je me dis que si mon bassin est trop petit, il faudra faire une césarienne… donc si on me pose la péri maintenant, ça peut être plus pratique…
Wilfried revient avec Hervé, et me dit ce à quoi je viens de penser : ils me mettent la péri car si besoin d’une césarienne en urgence, l’anesthésie est déjà posée.
On attend l’anesthésiste. Je stresse un peu et suis un peu déçue car je ne m’attendais pas à ça. Mais il va falloir s’y faire. L’anesthésiste arrive, c’est une femme. Elle paraît assez froide, peut être car elle est concentrée… Je stresse, j’ai une grosse appréhension. Wilfried me met une charlotte, je m’assois au bord du siège, ils me badigeonnent de Bétadine et ils m’expliquent comment mettre mon dos.
Puis, première piqûre. Ça picote un peu, c’est moins douloureux que la piqure de la perfusion de la veille ! Puis deuxième piqûre totalement indolore. J’ai un peu les larmes aux yeux, j’ai du mal à m’y faire, et j’aurais aimé que P. soit là ! Mais il arrive bientôt et la présence de Wilfried est rassurante.
Puis c’est parti pour l’injection. Je sens que c’est froid. Puis elle pose le cathéter. C’est fini, ils me mettent un gros sparadrap pour tenir le tout et je peux m’asseoir. Et rapidement, je sens les effets de la péridurale. Je ne sens plus les contractions, je les vois seulement. L’anesthésiste me laisse puis revient un peu plus tard pour vérifier que tout va bien. Puis je ne la reverrai plus.
 
Et là, à nouveau commence l’attente. P. arrive vers 14h00. Je suis bien contente de le voir. Je lui explique pour la péri et que l’on va me rompre la poche des eaux. Wilfried arrive pour la rompre mais il y a une urgence à côté. Il revient environ une demi heure après et c’est parti, je fuis ! Je sens bien l’eau qui coule, ça fait bizarre. Puis il nous laisse et repasse environ toutes les trente minutes.  J’ai des nausées blurp ! 
Vers 16h30 col ouvert à 3 et demi : pas terrible… On attend encore une demi heure. Allé ouvert à 4 et encore il est optimiste. Entre temps, ils ont essayé l’acupuncture pour « motiver » mon utérus ainsi que le spasfon.
Wilfried appelle Hervé car ça ne bouge pas et puis Zoé a eu 2 détresses cardiaques pendant 2 contractions (elle est passée de 120/160 à 70/80 !). Hervé prend la décision : il examine le col et prend en compte la détresse : ça ne sert à rien d’aller plus loin : le col ne se dilate pas bien, c’est trop long. 
Un peu avant 18h00, il décide de me faire une césarienne en urgence.
Et là tout va très vite. Wilfried me prépare : rasage de la zone où ils vont inciser et pose de la sonde urinaire. L’anesthésiste qui m’avait fait l’autorisation pour la péri va s’occuper de moi. Ca me rassure de voir une tête connue. Il s’appelle Bertram. Il est très gentil. Il me demande ma taille et m’injecte l’anesthésie en conséquence. On me donne la charlotte de tout à l’heure et m’allonge. 
C’est parti. Je traverse quelques couloirs et commence à me sentir mal. J’entends mal comme si mes oreilles avaient une sourdine et j’ai l’impression que je vais tomber dans les pommes à chaque seconde. Je panique un peu. J’ai la tête qui tourne.
Wilfried dit à P. de revenir d’ici quinze minutes pour découvrir Zoé.
J’arrive au bloc. Il y a beaucoup de monde, enfin plus que je ne l’imaginais. Plein de têtes au dessus de moi. Je ne me sens pas bien du tout, encore cette impression que je vais partir et je ne veux pas. Je veux rester consciente. Je panique mais l’équipe s’occupe de moi et l’anesthésiste reste à mes côtés, me frotte le front, le bras.
Ils mettent tout en place, ça y est je ne vois plus mes jambes et suis face à un grand drap bleu. L’anesthésiste vérifie avec un coton humide que je ne sens plus rien et c’est parti pour l’incision.
Je ne sens rien, mais devine qu’ils ouvrent le bas ventre, je sens mon corps bouger. J’ai à nouveau la tête qui tourne et les yeux qui se ferment tout seuls. Puis ça y est. J’entends pleurer.  Zoé est née, il est 18h25.
Mais le chirurgien me dit : « c’est un garçon ? » Et là je dis : »Euh, ben non, ça devait être une fille !! » je réfléchis vite et me dis, que c’est pas grave, on a le prénom mais les vêtements… Puis il me dit que c’est une blague, que c’est bien une fille ! (Il voulait surement détendre l’atmosphère !). Une dame me met Zoé à côté de moi pour que je puisse la voir mais le fait de tourner la tête me rend mal, encore plus mal… Elle me dit qu’elle revient, elle va la peser.
Elle pèse 2kg300. Puis elle la ramène. Je la regarde et là je vois deux grands yeux qui m’observent. Elle ne pleure plus et me fixe. Je garde cette image gravée dans ma mémoire. Et je dis « mais elle est mignonne comme tout ! » Je suis contente, je la trouve belle. Hop, un petit bisous sur la sa joue et elle s’en va découvrir son papa.
Ils referment alors la césarienne, les chirurgiens discutent de tout et de rien et moi c’est reparti, je me sens vraiment dans les choux, entends et vois mal. Mais je suis bien entourée, ils sont au petit soin. Puis, direction salle de réveil. j’y reste un peu plus d’une heure, j’ai encore des nausées… Blurp bis !
L’anesthésiste vient me voir, vérifie que je vais bien. Il a vraiment été super gentil.
Puis on me propose d’aller voir Zoé et son papa : je n’hésite pas une seconde. Deux sage femmes me récupèrent, une que je connais car elle était là pour mes migraines et l’autre est celle qui s’est occupée de moi la veille. Je suis contente de les voir.
Je suis lessivée. Elles m’emmènent dans ma chambre. Et qui voilà ! Zoé et son papa. On fait le peau à peau pendant trente minutes, P. est à côté, il a l’air heureux. Elle s’endort sur moi. Je suis toute émue, le papa aussi !
Puis une sage femme (Mounia) la récupère, l’habille et la met au chaud dans un berceau chauffant pour maintenir sa température à 37°C. Elle lui fait un dextro : après avoir bu 20 ml de biberon de complément, sa glycémie est remontée, c’est bon signe.
Elle s’endort. P. se pose sur le clic clac. La nuit a été bonne, juste réveillée à 1h40 : les sage femmes sont venues, on a essayé l’allaitement maternel, mais pas efficace : elle n’arrive pas. Il faudra acheter des mamelons en silicone. On réessaiera demain matin, c’est pas grave.
Je donne le bibi, puis c’est au tour de P.. Elle boit 15 ml et hop au dodo. Elle fait des petits bruits la nuit, qui me réveillent. Je suis contente qu’elle soit là.


Le 03 juillet 2010.

Ce matin, 7h00, elle a faim. Elle ne pleure pas mais tête dans le vide. On tente l’allaitement, c’est pas encore ça, mais c’est un bon début. On complète avec un bibi et papa la change.
Et voilà la fin d’un récit d’un histoire à 3 qui commence. Je suis très contente d’avoir Zoé et P. et suis fière d’être leur maman et femme 🙂 .

18 mois après …
Avec le recul, je me rends compte que j’ai mal vécu cette naissance, cette césarienne en urgence. Je m’étais préparée à cette césa programmée et ils ont voulu faire un déclenchement sur un bébé à petit poids, en souffrance.
Puis P. n’a même pas pu faire de peau à peau, il est resté en plan pendant 2 heures.
Aujourd’hui je relativise un peu, mais je sais que j’oserai dire ce que je pense pour bébé 2 !
Zoé a 18 mois, est une mini petite fille mais en pleine forme. Il y a des moments durs mais d’autres beaux et forts. Nous ne regrettons pour rien au monde et sommes heureux de l’arrivée d’ici 3 mois du petit frère de Zoé !