Janvier 2011

Telle une baleine échouée sur le sable, j’attends la délivrance. Enceinte de mon deuxième enfant prévu pour le 30 janvier, je saute tous les jours mes escaliers à pieds joints pour le faire sortir plus vite…

20 janvier 2011

6h du matin, je suis réveillée par une contraction. J’ai des contractions régulièrement depuis plus d’un mois mais non douloureuse. Celle-ci est différente, elle chatouille un peu… J’ai une impression de déjà-vu car ça avait commencé de la même façon pour Raphaël à la même heure avec pratiquement autant d’avance… Je fais partager cette impression à David, mon mari qui me promet alors de garder son téléphone à proximité pendant toue la journée.

Les contractions persistent toute la journée, de façon régulière (toutes les 10/15 min) mais n’ayant pas plus mal que ça, je ne m’affole pas. Pour Raphaël, j’avais senti la différence entre les contractions de pré-travail et les vraies contractions de travail, donc j’attends…

Le soir venu et mon mari rentré, je me sens bizarre, lourde au niveau du bassin. Je sens que l’accouchement est très proche ; j’appelle donc ma mère pour qu’elle vienne dormir à la maison (elle habite à 1h15 de chez nous). On se sentira plus zen de la savoir là si on doit partir en pleine nuit.
Elle arrive vers 22h30 toute excitée : « ma petite fille va bientôt arriver !!! »

 – Alors, il faut savoir que j’ai eu 2 bébés surprises mais que pour le deuxième, ma mère était persuadée que j’attendais une fille et a été jusqu’à acheter des pyjamas roses….vous verrez à la fin si elle a eu tort ou pas ^^ -.

Je vais me coucher vers 23h avec des contractions ni plus fortes, ni plus douloureuses qu’à 6h. J’ai même l’impression que ça se calme…je commence à me demander si je n’ai pas fait venir ma mère pour rien…

21 janvier 2011

2h30 : « Aïe ! Aïe ! Aïe ! Ça fait mal !!!! » une bonne contraction douloureuse comme on les aime me réveille de façon assez brutale. Encore une fois, une grosse impression de déjà vu car il s’était passé exactement la même chose pour Raphaël…

Youpi !! ça commence !!! Vers 3h, je préviens David que ça s’accélère et que je le réveillerai quand il faudra partir. Vous me direz : « oui mais pour lui dire ça, tu l’as réveillé, donc ça servait à quoi qu’il se rendorme, autant partir tout de suite ». Oui…mais non ! Beaucoup pensent comme moi je crois : pas envie de faire l’aller-retour et d’aller déranger les sage-femmes pour rien donc avant de partir je veux être sûr que c’est bien le travail qui est en route !

Je me lève, marche un peu, surf sur internet…les contractions ne se calmant pas et étant espacées d’à peu près 5 min à chaque fois, je décide de prendre une douche et d’aller réveiller le papa.

3h45 : nous partons pour la maternité. J’ai mal ! Les 25 min de route me semblent  très très longues !!

On arrive à l’hôpital et on est accueilli par une aide-soignante qui nous sort en plaisantant : « ah bah non, c’est pas le jour pour vous ! Faut revenir le 30 ! »  « c‘est ça oui !! pousse-toi que j’aille l’expulser ce monstre ! »

Elle nous installe dans une salle d’examen et nous attendons la sage-femme. A 4h30, elle me pose le monito et s’en va. Elle revient vers 4h45 pour m’ausculter. « Vous êtes ouvertes à 2 bons doigts, madame, c’est le début du travail ! » Le DEBUT du travail ? Comment ça le début du travail !!! Moi, je voulais qu’on me pose la péri !! Mais non…apparemment, je n’y ai pas droit tout de suite. Pour patienter et moins souffrir, elle me propose un bain. J’accepte avec plaisir, pour Raphaël, je n’avais pas osé demander.

Il est 5h quand elle termine le monito. Je souffre atrocement et j’ai des contractions toutes les 3 min. Mais contrairement à mon premier accouchement, je gère bien mieux la douleur et arrive à respirer comme j’ai appris aux cours de préparation à l’accouchement.

5h15 : je rentre dans le bain. C’est agréable. David me met un fond de musique et me met à me raconter la vie du dragon de Komodo – vu qu’on est là pour plusieurs heures, autant s’instruire un peu ! Euh…ouais…bof ! Laisse-moi donc avec Norah Jones profiter de mon bain.

Ah bah non ! À peine dans le bain depuis 10 min que je ressens une contraction atroce, puis une autre, puis une autre et encore une. quatre contractions coup sur coup sans pause pour reprendre mon souffle. Je crie à David d’aller chercher la SF. Pendant ce temps là, ça recommence, et de une, et de deux et de trois…ouf ! une pause.

5h30 :David est revenu, j’en profite pour lui demander de m’aider à sortir. La SF arrive me demande comment ça va. « ça va pas, j’ai mal ! Je veux savoir à combien j’en suis, je veux la péridurale !! »

Pendant qu’elle va chercher un fauteuil roulant, je cherche une position pour me soulager (il faut m’imaginer nue et complètement trempée vu que je sortais du bain) D’un coup une envie de faire pipi me prend. Je me dirige vers les toilettes de la chambre. La Sf me demande si ce n’est pas une envie de pousser que j’ai. Non, non, je dois faire pipi. Mais sur les toilettes c’est une autre affaire, car effectivement, l’envie de pousser se pointe et là c’est la panique. Je ne veux pas accoucher dans les toilettes, pas comme ça !!

Je sors comme une furie et hurlant que j’ai envie de pousser. Je m’allonge sur le lit et la SF m’ausculte. « Mon Dieu ! La tête est là ! Votre bébé arrive madame ! » Je la sens un poil paniquée…Elle crie qu’on lui amène des gants stériles et m’ordonne de ne pas pousser. Je lui dit que je ne peux pas ne pas pousser et je pousse.

Elle me dit d’arrêter mais je n’y arrive pas, le bébé sort tout seul comme un bouchon de champagne.

Je le vois, et je comprends pourquoi elle voulait que j’arrête de pousser. Il avait le cordon autour du cou. Une fois dégagé, je l’attrape et mon premier réflexe et de regarder son entrejambe : un garçon !! un deuxième petit garçon (une grande pensée pour ma mère dont on se moque toujours pour ça), Colin (oui oui comme le poisson !! on nous l’a déjà faite celle-là!).

L’aide-soignante me dit : « ça aurait été difficile d’attendre le 30 ! ». On rigole tous les quatre, abasourdis par ce qu’il vient de se passer.

5h35 : 3kg330 pour 50 cm, c’est une belle langoustine toute rouge que je viens de mettre au monde !

On me propose de changer de lit. David prend son fils dans les bras le temps de me bouger. Colin commence à chercher le sein mais sur papa ses recherches n’aboutissent pas à grand chose. Dès qu’on le remet sur moi, il se jette sur ma poitrine et tète comme un pro. 2H longues heures de peau à peau.

Je nage dans le bonheur. Je suis la maman de de 2 petits garçons merveilleux.

Et l’avantage de cet accouchement rapide et sans péri c’est que je pète la forme. Je peux me lever 2h après l’accouchement pour aller aux toilettes. Je n’ai aucune douleur. C’est le pied.

Pour le prochain – enfin la prochaine parce que maintenant j’ai besoin d’une touche féminine dans ce monde de mecs – c’est sûr, je le tente sans péri, même pas peur !! ^^

oOo

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