Voilà ce que je lis dans le regard de mon fils depuis quelques jours. De la peur, de l’incompréhension: pourquoi celle qui est censé me protéger laisse faire tout cela ?

Mon bébé a subit une intervention chirurgicale il y a une semaine; rien de bien grave, mais les suites sont assez douloureuses. Quatre jours après cette intervention, il déclare une forte fièvre : 41°c ! Je ne pensais même pas que mon thermomètre pouvait monter si haut.

Direction les urgences; ils finissent par le garder.. et là s’enchaînent les examens; examens qui auraient pu être évité (mais j’en parlerai dans un autre billet).

En 4 jours mon bébé à passé des échographies et une radio, à eu des prises de sang, a été perfusé, a eu une consultation orl, des prélèvements d »urine, une ponction lombaire, on l’a touché sans ménagement là où il avait déjà mal … il est dans un environnement inconnu, avec des personnes qu’il ne connait pas, ces même personne qui lui ont fait mal et qui passent le voir plusieurs fois par jours. On l’a amené sur des brancards, on l’a tenu avec force, il a entendu des enfants pleurer et hurler, il y avait ces machines bizarre, ces bruits étranges, ces odeurs …

J’étais avec lui partout, je ne l’ai pas lâché un seul instant. Avec la boule au ventre et les larmes au bord des yeux; avec des envies de hurler, de le prendre et de partir loin. Il me regardait à chaque fois en pleurant, en hurlant, me tendant les bras … C’est pour son bien, pour qu’il aille mieux, mais il ne le sait pas lui.

Voir son bébé se réveiller inquiet, la nuit, les yeux rivés sur la porte de peur qu’on vienne encore le prendre … sursauter au moindre son, au moindre mot prononcé par un inconnu, se jeter dans mes bras en hurlant dès qu »une blouse blanche passe la porte du box; ça fait très mal. On m’arrache un bout de cœur à chaque fois.

Mais il faut être forte, pour lui. Lui montrer qu’on est là, quoiqu’il se passe, quoiqu’il arrive, et toujours avec le sourire. Je me suis demandé comment il pouvait encore me faire confiance, moi qui suis là à chaque fois, mais qui ne fait rien pour qu’il ne souffre pas …

J’ai pris sur moi quand je les ai vu le piquer et le repiquer parce qu’ils ne trouvaient pas la veine, idem quand ils devaient le nettoyer pour poser la poche à urine alors qu’il souffrait des suites de son intervention. J’ai pris sur moi quand il a fallut le repiquer parce que la perfusion était bouchée …

Mais la prochaine connasse qui se prend pour le docteur Kelso, et qui sous entend que mon bébé est un pleurnichard et que je ferais mieux de lui filer une sucette pour le faire taire, parce que je cite « c’est pas facile de l’ausculter comme ça » … là, je lui rentre dedans. J’ai pas été aimable la première fois, je lui fait prendre la honte devant ses « stagiaires », mais la prochaine fois, je deviens violente.

Vivement qu’on puisse sortir, que mon BN retrouve sa maison et ses chats. Qu’il puisse redevenir mon bébé sourire, mon petit bavard, mais surtout un bébé qui n’a plus peur.