Première partie ici
Le 31 août, 7h30, direction la maternité 

 J’arrive là-bas, comme une fleur (obèse hein), mon sac de maternité tout prêt, le sourire aux lèvres, pensant encore que j’aurais l’accouchement dont j’ai toujours rêvé, avec les poussées, les vaisseaux des yeux explosés, les douleurs sans la péri, les mains de mon homme écrabouillées et mon fils sur moi, encore tout blanc de vernix, sa peau chaude contre la mienne et sa bouche accroché à mon tété.

J’étais naïve encore.

Bref. Pendant une heure après mon arrivée, je suis sous monito’, ça, ça va. Mal au dos à cause du ventre, c’est inconfortable, mais ça va. J’ai toujours le sourire aux lèvres, et j’attends patiemment la suite.

A 9h, la sage femme vient me voir et me pose mon premier gel, censé dilater le col. Alors déjà, je sais pas pourquoi, mais depuis la visite du 9ème moi, un seul effleurement sur mon col me fait monter au plafond, hurler, trépigner, bref, j’ai MAL. Je serre les dents et le draps, et je dis rien.

Mais c’est là qu’à commencé l’enfer qui sera le mien pour les 37 prochaines heures. Toute la journée, j’ai eu des contractions, bon, ça à la rigueur, je m’y attendais (même si je pensais pas que ça ferait si mal, j’avoue), mais dans la journée, j’ai eu 3 pose de gel, toutes aussi infructueuse les une que les autres.

A la fin de la journée, j’avais dilaté de rien du tout. Et au lieu de changer de méthode ou de me renvoyer chez moi, parce que ça marchait pas, bah non ! Ils m’ont gardé, en me disant : ‘si les contractions changent ou si vous perdez les eaux, vous nous appelez hein, mais j’y crois pas’ (dixit le gynéco. Ça donne du baume au cœur, hein…).

Le 1er septembre : D day



 Donc le lendemain matin, revérification. I WIN ! j’ai gagné…. roulement de tambour ….. 1/2 doigt de dilatation ! Whouhou ! (en sachant que j’ai pas pu dormir plus de1h/ 1h30 puisque j’avais une contraction (inefficace!) toutes les 2 minutes)

La sage-femme me repose un gel (celle là était juste géniale : quand je lui ai dit que ça faisait mal, elle y a été douuuucement! rha, j’étais heureuse!). Ce qui va sans dire aussi, c’est que la seule chose que j’ai pu avalé pendant ces 2 jours, c’est de l’eau. Et pas assez faut croire.

J’ai tout essayé pour dilater. Marcher, le ballon, monter et descendre les escalier. Mais rien à faire. Bébé était remonté. Alors que chez le gynéco le 30, il avait la tête bien posée sur le col, là, je sentais mon ventre plus haut, plus encombrant, pas à sa place quoi. Bébé était remonté, parce que c’était pas l’heure de sortir.

Forcément, j’ai pas dilaté plus. Donc, à 17h/17h30, direction salle d’accouchement pour percer la poche des eaux et poser la perf’ d’ocytocine. NON MAIS ILS AURAIENT PAS PU LE FAIRE AVANT BORDEL?!

La sage-femme me prévient : je vais avoir encore plus mal. Et là, c’est le moment où je me suis presque mise à pleurer et à supplier pour cette saleté de péridurale dont je ne voulais absolument pas.

Première déception de nullipare sur le point de mettre bas.La sage femme allume le ventilo en disant que vu comme il fait chaud j’en aurais bien besoin. Je lui dis de l’éteindre, parce que je meure de froid. En effet, j’avais mon pull, ma couverture, et je grelottais encore. Et là, je sens mes yeux me bruler. Et merde. Je crois que j’ai de la fièvre. La sage-femme vérifie. 38.8°. Putain.

On m’emmène quand même dans la salle d’accouchement, avec ma perf d’ocytocine et tout, mais ils doivent me faire des examens avant de poser la péri. Je vais donc faire pipi dans un pot (super facile avec une perf et un ventre tellement énorme que tu dois deviner où mettre le pot pour pas pisser à coté.) Ils attendent 30minutes environ. Puis poste de la sonde urinaire. Aujourd’hui, c’est le jour où mon rêve s’écroule. Aujourd’hui, on va me faire une césarienne….

Je suis donc descendue au bloc. Papa Canard, lui, doit attendre à l’accueil, qu’on vienne lui présenter son fils, qui naîtra sans lui. Aujourd’hui, quand j’en parle, j’ai les yeux qui ont envie de pleurer ferme.Mais sur le moment, ça allait. J’étais heureuse parce que mon fils allait naître, que le faux travail avait cessé et que la douleur aurait bientôt disparu.

On me pose donc ma péri, qui se transforme en rachis. La bonne blague : penchez-vous sur votre ventre. Non mais t’as vu comme je suis énorme ? Tu crois vraiment que c’est possible ? C’est juste même pas possible dans mon imagination alors! Heureusement, une infirmière m’a aidée.

Pendant toute l’opération, je souriais, concentrée sur le fait que bientôt, je verrais enfin ce petit être qui avait grandit en mois pendant ces 37 semaines (39SA quoi). Le gynéco arrêtait pas de me charrier sur mon poids, mais je m’en foutais royalement. Sors mon fils bordel, que je le vois.

Et enfin, j’ai senti une énorme pression sur le haut de mon ventre, je me suis sentir légère, je me suis sentie respirer comme je ne l’avais pas fait depuis longtemps. Et mieux encore. Je l’ai entendu. J’ai entendu mon fils pleurer. J’ai entendu sa voix avec soulagement, avec béatitude. Mon fils venait de voir le jour, de respirer, et de me dire qu’il était en vie.

Mini canard à vu le jour. A 18h46. Je crois que je l’ai vu quand il l’a sorti, au dessus du machin vert qui me cachait la vue de l’opération. Mais j’en suis pas sûre. Peut être que mon esprit espère l’avoir vu, alors qu’il était encore tout blanc et tout amorphe. La sage-femme l’a nettoyé, puis me l’a amené pour que je le vois, et dépose sur sa joue fraîchement née, le baiser trop fugace d’une maman remplie d’amour. Ensuite, elle l’a emmené à son papa.

Puis elle me l’a ramené dans la couveuse, pour que je le vois jusqu’à ce que je m’en aille pour la salle de réveil. J’aurais pu aller en salle d’accouchement, où du coup, j’aurais pu le prendre sur moi, directement, mais malheureusement, la clinique a un petit service seulement, et l’hôpital du coin a fermé sa maternité. Donc il n’y avait pas de place pour moi. J’ai attendu 2 longues heures avant de retourner dans ma chambre et de le prendre contre moi. Et ce que je ne savais pas, c’est qu’à ce moment là, j’aurais dû le mettre au sein. Mais on me l’a pas dit. On lui a donné de la vieille eau sucrée. Et à cause de ça, mon début d’allaitement a été dur. Parce que du coup, il ne savait pas téter.

Mais j’avais enfin mon fils dans les bras, ce petit bout d’homme qui avait grandit en moi,et qui ressemblait trait pour trait à son papa.

Ah, et petite précision aussi. Le gynéco, il s’est trompé. Mais bien planté. Il l’a dit lui même quand il a eu Mini dans les mains : il était grand (53cm) et du coup pas si gros, même s’il faisait 4kg460. Un des plus gros bébé du service, pour tout dire! Le pyjama qu’il a à sa naissance est le seul 1mois qui soit passé sur son dos. Un nouveau né au 3mois direct, c’est bizarre !

Et voilà l’histoire de mon accouchement pas rêvé, mais qui m’a permis d’avoir enfin mon fils dans mes bras, de découvrir son visage que j’avais du mal à imaginer…

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