Desperate Housewife ou pas, c’est à toi que je m’adresse aujourd’hui. Laquelle d’entre vous n’a jamais entendu dans la bouche de sa moitié, alors qu’elle lui reproche de ne pas faire quelque chose : « Oui, mais moi je travaille » ? Allez, avoue que dans ces cas là tu as envie de lui mettre ton poing dans la gueule, non ?

Moi oui en tout les cas et j’avoue que mon esprit est de suite rempli d’images violentes. En une simple phrase, tout ce que je fais est dévalorisé. Les clichés, l’incompréhension et les attitudes machistes ont la vie dure.

J’avoue qu’avoir un patron sur le dos c’est souvent pénible, les clients sont souvent cons, les délais ça stresse, les responsabilités, ça use … mais une fois qu’on sort du bureau, on passe à autre chose, on peut se détendre ; on apprécie de rentrer chez nous.

Quand tu es à la maison tu n’a pas le droit de te plaindre, parce que bien évidement, tu ne travailles pas toi ! Et pourtant …


Mère au foyer

Mère au foyer, un travail à part entière

Les contraintes horaires, tu en as aussi. Le petit déjeuner, le déjeuner, les siestes,le goûter, le bain, le souper, le coucher ; ils sont souvent à heures fixes, et il faut que tu t’organise pour faire le reste entre ces heures là. 

Le boss. Les patrons, c’est ton ou tes enfants ! Ces petits tyrans sur pattes qui ont leur habitudes, leurs envies, leurs revendications et leurs phases ultras chiantes. Ta journée dépendra de leur humeur : s’ils ont décidé d’être sympa, tu pourras faire ta pause syndicale de cinq minute ; si non, tu les auras aux bras ou accrochés aux jambes et sur le dos toute la journée. Comme un vrai patron en fait …

Les tâches répétitives. Faire la bouffe, nettoyer, récurer, laver, repasser, aspirer, frotter, trier, plier, ranger, paperasser … c’est tous les jours ou presque. Chiant et hautement inintéressant, mais indispensable !

Premièrement parce que vivre « dans la merde » c’est pas possible ; quand tu passes la journée plus ou moins enfermée, autant que ça soit propre et que ça sente bon.

Deuxièmement parce que justement, comme tu es à la maison toute la journée il faut que ça brille ! Le vieux cliché de la fée du logis; il a la vie dure (cf. le regard désapprobateur de Mamie en visite à l’improviste).

Les responsabilités. Tu as juste la vie des tes enfants entre les mains. Une minute d’inattention et tu peux les retrouver les doigts dans une prise, en train de boire goulument la bouteille d’eau de javel que tu pensais inaccessible, en train de jouer avec le tournevis que papa à laissé trainer.

Quand il y a trop de bruit c’est louche, quand il n’y a plus de bruit , c’est encore plus louche. Donc d’une manière ou d’une autre tu es obligé de le surveiller comme le lait sur le feu (comme dirait ma maman); ce qui signifie que tu ne fais pas grand chose d’autre à côté.

Un truc prenant, sauf s’il est à la sieste (en sécurité derrière des barreaux en fait) c’est pas possible. Parce que si tu te laisses aller deux minutes, c’est : sursaut, crise cardiaque, hurlement intérieur, palpitation, course … « Oh p*tain ca va, il est juste en train de bouffer son cube« , gros soupir de soulagement.

Le stress. Est-ce que je suis une bonne mère ? Est-ce que je fais ce qu’il faut ? Est-ce qu’il ne s’ennuie pas ? Est-ce que je l’éveille assez ? Est-ce que je n’en fait pas trop ? Pourquoi il pleure ? Est-ce qu’il a mal ? Pourquoi il réagit comme ça ? Pourquoi il ne veut pas manger ? Qu’est ce que je dois faire là … mais bordel, qu’est ce que je dois faire !!?

Et encore c’est rien ça; des questions de ce genre c’est presque 100/jour. Est-ce que ça stresse ? oui, quand même.

La pause. Comme dit plus haut, c’est très aléatoire. Dès fois il dort, alors tu arrives à faire des trucs pour toi … Te prendre une douche, te laver les dents, aller aux toilettes, manger. Et s’il dort un peu plus longtemps, tu arrives même à regarder les feux de l’amour !

Et si tu lui as appris à jouer seul, tu as aussi un peu de temps pour bloguer … mais bon, il faut aussi qu’il en ai envie (de jouer seul, pas de bloguer).

La vie sociale de la mère au foyer

La vie sociale. Aaaaah oui pardon ! J’avoue, ça on a pas. Autant (Au temps) pour moi, mea culpa, toussa toussa …

Non ça c’est vrai, manger avec les collègues le midi, parler de politique, de boulot, du client con, on fait pas. D’ailleurs, parler humain, on ne fait pas non plus (sauf si tes gnomes sont grands).

« Tico Tico », « Atta, ticoti puta » , « Abui terota pula » … « Miaou » … voilà ce que donne tes conversations de la journée quand tu as un bébé de 16 mois et deux chats. L’actualité, ils s’en foutent; les livres, impossible d’en parler avec eux ; bref, ce ne sont pas des intellectuels.

De temps en temps tu arrives à passer un coup de fil et à entendre ce que dit la personne de l’autre côté (parce que souvent ils choisissent ce moment là pour pleurer); mais c’est vrai qu’en journée pas évident de trouver quelqu’un à qui parler. Et quand tu en trouve un, tu as peur de le faire chier au bout d’un moment (maman si tu me lis).

La reconnaissance. Je me souviens, quand je bossais, on se plaignait souvent de ne pas avoir de reconnaissance pour la travail fournis … oui, mais pour compenser on avait le salaire.

Là nous n’avons ni l’un ni l’autre. Rares sont ceux qui apprécient le fait que nous nous cassions le cul à garder la maison propre; non, c’est juste normal. Rares sont ceux qui se rendent compte qu’élever un enfant ce n’est pas rien; non, c’est juste naturel.

Le salaire. Niet, Nada, Que dalle. Tu peux pendant un cours laps de temps toucher un peu d’argent, mais quand le « congé parental » se prolonge il faut souvent vivre avec un seul salaire … et là, c’est le drame.

C’est terrible de dépendre de quelqu’un quand on a toujours travaillé. Demander pour faire les courses, acheter deux fringues, aller chez le coiffeur (quand on a le temps) etc … C’est avilissant. Et bien oui, parce qu’être maman au foyer, ce n’est pas toujours un choix …

La journée de 8heures. On ne connait pas non plus. Chez nous c’est du 7 jours sur 7 et du 24heures sur 24 … Déconnecter, on ne peut pas; passer à autre chose, on ne peut pas non plus.

Finalement, est-ce qu’être femme au foyer c’est très différent d’une activité salariée ? Mieux ? Pire ? A vous de me le dire …


C’était mon coup de gueule du lundi
Ils nous prennent aussi pour des cons chez :