On va dire que c’est la vie ! Il y a des périodes de merde; ça arrive à tout le monde mais on s’en remet (plus ou moins vite); et de toute façon on est là pour nous rappeler qu »il ne faut pas s’en faire; la roue tourne.
Le problème, c’est quand elle revient à la case départ.
Ma première vraie grosse année de merde, c’était en 2004. Des malheurs, j’en avais déjà vécu avant, je n’ai pas non plus eu une adolescence rêvée, mais j’étais jeune et confiante dans l’avenir. Mais cette année là allait marquer un tournant, une fracture … Elle allait mettre fin à ma vie d’avant.
J’ai perdu mon père et ma grand-mère à six mois d’intervalle. Le premier dans un contexte difficile et compliqué, notre relation était loin d’être simple mais cela s’arrangeait … il est parti se faire opérer loin de « la maison » , et moi j’avais pris l’avion pour lui faire la surprise et être là avant qu’il entre au bloc. Je ne l’ai finalement pas vu, je suis arrivée trop tard (à cause de mon patron de l’époque). J’ai finalement vécu l’attente, le silence des médecins, le coup de téléphone dans la nuit, la déclaration de décès et l’organisation des obsèques.
Six moi plus tard, déjà malade mais achevée par le chagrin, c’était au tour de ma grand-mère de partir. Nous l’avons vécu plus sereinement, parce que c’est ce qu’elle voulait depuis des années … Elle était « morte » vingt ans plus tôt, quand son plus jeune fils (mon parrain et petit frère de mon père) est mort sur le coup lors d’un bête accident de moto ; et elle s’est laissée allée lorsque l’amour de sa vie l’a quitté quelques années plus tard.
La suite fut pour le moins difficile. Il a fallut faire le deuil, faire un grand travail sur soi, essayer d’avancer, gérer les problèmes annexes: le « couple » (avec l’ex.), le connard de patron …
Cela à pris des années ; et c’est un rencontre et une grossesse qui m’ont guérit. Mais entre temps j’ai eu l’impression d’avoir pris 20 ans, au moins ! Et woué, je suis devenue vieille, flippée et chiante. L’important, c’est qu’a moins, je m’en rende compte.
Bref, depuis 2006, à part des « broutilles » je peux dire que j’étais heureuse.
J’ai un mari, un beau bébé et même si on ne vit pas dans un palace, que je n’ai pas de boulot,que je ne suis pas au comble de l’épanouissement, que j’ai des kilos en trop et une santé de meuble ikéa ; on peut dire que ça va.
Mais c’était sans compter cette saloperie d’année 2012.
Début octobre nous apprenons qu’ils ont diagnostiqué un cancer du sein à ma tatie; elle a beau avoir 80 balai, on l’aime et on s’inquiète ; d’autant plus qu’ils vont l’opérer.
Une semaine plus tard je reçois un coup de téléphone, c’est Monsieur B. :
Lui – » Oui c’est moi, ne m’attends pas pour manger, j’ai eu un accident de scooter j’attends les pompiers »
Moi – « … »
Moi -« … »
Moi -« … » (non non, ce n’est pas une faute de frappe)
Lui -« J’ai préféré t’appeler, plutôt que ça soit les pompiers qui le fasse; parce que je te connais … »
Effectivement, si j’avais reçu un coup de fil des pompiers ou de l’hôpital me disant que mon mari était chez eux et avait eu un accident de scooter, je me serais probablement liquéfiée sur place.
Après avoir prévenue Mamie N. pour qu’elle vienne garder le gnome, je fonce aux urgences. Une après midi d’attente, des radios, des visites de médecins, il a en fait les deux coudes cassés et devra être opéré rapidement.
Je relativise ! il est vivant, et c’est l’essentiel. Mais le lendemain matin, quand j’arrive trop tard, à peine cinq minutes après qu’ils l’ai emmené au bloc, où il va subir une anesthésie générale … je pleure.
Son voisin de chambre à du me prendre pour une malade; en même temps, je me serais prise pour une folle aussi : assise sur mon fauteuil, mon bouquin sur les genoux, en larme toutes les trente minutes environ à cause des mes stupides angoisses ; joli tableau.
Fin octobre, ma Tatie s’est remise de son opération, Monsieur B. aussi. Il enchaine les séances de rééducation,les anti-douleur et à la même position qu’une poupée Barbie … nous apprenons qu’il va devoir se faire opérer du deuxième coude. L’opération est programmée, pas anesthésie générale,il ne passera qu’une nuit à l’hopital et surtout, je ne serais pas en retard.
Puis un soir, nouveau coup de téléphone (c’est peut-être pour ça que je n’aime pas le téléphone) et le cauchemar recommence : mon oncle (le grand frère de mon père) à fait un malaise et il est à l’hôpital; ils ne donnent aucun espoir à ma tante mais il se bat.
Nous sommes accrochés à nos portables, attendant les dernières nouvelles. Il est maintenu dans le coma, mais son état s’améliore; puis se dégrade, mais l’espoir est encore permis et nous y croyons !
L’opération de Monsieur B. se passe bien; mais alors que je suis dans la chambre, j’apprends que l’état de mon oncle se dégrade de nouveau. Le soir même, avec ma sœur, nous allons allumer un cierge dans une église; je ne suis pas croyante, mais lui, oui.
Cette nuit là je ne dors pas, la main crispée sur mon téléphone, j’attends encore. Il s’est battu pendant une semaine, comme un fou, mais ses organes ont fini par lâcher un par un … c’est quand sa famille lui à dit qu’il pouvait partir, qu’il devait lâcher prise, qu’il s’est laissé aller, et s’en est allé.
Il a été enterré le 5 novembre, le jour de mon anniversaire … comme ma grand mère. Cela ne sera plus jamais un jour joyeux pour moi, ni pour les membres de ma famille et je ne pourrais pas oublier, jamais.
C’est le papa, le grand frère, le pilier de la famille et je n’arrive pas à réaliser qu’il n’est plus là. Il a plus été un père pour moi en 2 mois, que mon père en 24 ans … (oui, c’est pas très clair).
Alors cette fois, pas de deuil, pas de travail, mais le déni. Mon cerveau à décidé que je n’étais pas prête; donc dès que j’aurais terminé ce billet,il fera comme si rien ne s’était passé. C’est beau la technologie.
Et sont malaise, à quoi était-ce du ? Et bien il à fait un anévrisme aortique. C’est donc à cette occasion que nous avons appris que c’était du à un problème génétique; toute la famille doit donc se faire dépister, Mini BN et moi même compris. Au mieux nous n’avons rien, au pire cela sera médicament et suivi à vie.
Trois jours plus tard,mon beau-père entre à son tour à l’hopital; il va subir une greffe de moelle osseuse. Heureusement tout se passe pour le mieux.
Alors vous m’excuserez si je ne vous ai pas souhaité la bonne année, si je n’ai pas beaucoup écrit, si j’ai pu paraitre froide, aigrie, tête en l’air et pas très réceptive. Mais je n’étais pas d’humeur.
Et maintenant, où on en est ? Monsieur B. se fait de nouveau opérer la semaine prochaine, et j’espère qu’après ça, la roue va continuer son petit tour, et ne revenir à la case départ que dans de trèees longues années !